LES 3 TOURS DE BAB’EL

Une Tour pour quoi faire ?

 La Tour de Babel n’était pas un monument pour honorer Dieu. Pas du tout. Au contraire ! Elle avait pour but d’atteindre non la porte (Bab) du ciel mais de Dieu (El). C’était donc une tour d’assaut, pour destituer Dieu. Par quel moyen ? Non tant par la ziggourat que par la force fusionnelle de l’unanimisme « Voici, un seul peuple, une seule lèvre pour tous ». Ce premier «comme-un-isme» de l’Histoire réalisait un équivalent de toute-puissance, « maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté ».

Des Tours d’assaut ?

Les monothéismes ne seraient-ils pas des Tours de Bab’El rivales montant à l’assaut de l’état divin pour se l’approprier et en détenir l’exclusivité ? Contrairement à l’opinion commune, il faut oser se demander si le monothéisme représente une avancée dans le domaine spirituel ou même simplement mental : en effet il crée l’intolérance car il dénie ipso facto toute valeur aux autres dieux et religions. Le monothéisme apparaît comme le premier avatar du monopole. En cela il s’inscrit dans le « syndrome de Caïn » consistant à se vouloir Dieu ou tout-puissant, à accréditer la promesse du serpent « vous serez comme des dieux ». Il est la suite logique, le prolongement de ce syndrome dans lequel ont donné toutes les grandes religions : courir après la toute-puissance, vouloir la réaliser ici-bas et à son profit, l’incarner en un mot.
             

Une vraie malédiction... ?
Dans Les 3 Tours de Bab’El paru aux Editions de L'Arbre aux Signes Jacques Laffitte analyse d’une façon originale ces 3 tours d’assaut que sont les religions du Livre tentant de conquérir Dieu et de l’asservir à leur imaginaire. Les trois monothéismes peuvent-ils échapper à cette véritable malédiction du pharaon « être un dieu vivant » ?   Ou alors les deux autres grandes religions constituent-elles une alternative ? Elles essaient. Le Bouddhisme s’efforce d’anéantir le problème en éradiquant le désir. Mais vouloir être sans désir n’est-ce pas encore un désir ? L’Hindouisme se répand dans une profusion de réponses, un foisonnement de l’imaginaire, et reconnaît que le Désir est sinon le maître des dieux du moins celui du monde !

 
            Retour sur Terre

             En ramenant les monothéismes à une modestie qu’ils n’auraient pas dû quitter, le livre met l’accent sur la valeur de la diversité. Il convient de recadrer de la signification convenue de la fin de l’épisode. Ce que l’on est habitué à considérer comme un châtiment, la brouille des langues, apparaît au contraire comme une chance pour les hommes : la création du pluralisme. Placé métaphoriquement dans la volonté de Dieu, il est une façon de rendre impossible la tentation de l’unanimité à laquelle cèdent les hommes. Et dont on a vu ce qu’elle donnait avec le comme-un-isme : goulags, pénuries, intolérance, etc.
                          

              Caïn, l'énigme du premier criminel et Les 3 Tours de Bab'El renouvellent l’approche de textes « bien connus ». Ils montrent que la Bible n’est pas un ramassis de vieilleries mais contient une réelle sagesse étonnamment paradoxale !  Celle-ci se transmettait à travers des mythes et apologues qu’on ne sait plus lire et qu’on commet l’erreur de prendre au pied de la lettre alors qu’ils sont métaphoriques. Notre chance est que la psychanalyse nous donne des outils pour les comprendre. On peut ainsi rendre à Dieu ce qui revient à Dieu et... à l’inconscient ce qui lui appartient !


              Avec deux livres complémentaires :

          "Mais...Comment peut-on être Fanatique ?" disponible en version papier ou PDF aux Editions L'Arbre aux Signes, et bientôt "La Face cachée de Dieu" complètent ce travail en quatre livres de Jacques Laffitte sur le fanatisme et ses ressorts cachés. Le plus étonnant est que c'est au sein même de la Bible que l'on trouve les meilleures mises en garde contre non seulement le fanatisme mais même contre... la croyance ! Et cela dès le début de la Bible puisque c'est le sujet des deux premiers épisodes, "L'arbre de la Connaissance" et "Caïn" . C'est pour cela qu'ils ont été mis en début du Livre, pour constituer une sorte d'avertissement au lecteur !
             Honnête, non ? Et très spiritualiste, voilà qui réconcilierait presque avec les religions. Tant il est vrai que les religions seraient fréquentables s'il n'y avait cette épineuse question de foi ou de croyance qui en obère la qualité et les rend sectaires. 
               L'important est de retrouver le message spirituel qui était à leur base ! C'est ce à quoi s'emploie l'auteur.
 

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