SPIRITUALITE & PHILOSOPHIE
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Caïn est-il coupable ?
Mais, était-il seul responsable de son crime ?
Tout le monde a entendu parler de cette sombre histoire de Caïn dont l’offrande a été refusée et qui, de dépit, tue son frère. L'affaire paraît évidente, depuis le temps qu'on nous en parle, mais est-ce si simple ?
Et puis d'abord, pourquoi Dieu refuse-t-il l’offrande de Caïn ? Jusqu'à présent l'explication véritable n'en avait pas été donnée ! C’est pourtant la cause supposée du premier assassinat de l’Histoire. Dieu, en principe omniscient, n’a-t-il pas pressenti le dépit tellement intense qu'il causerait à Caïn ? Ou bien est-il obligé de refuser cette offrande-là ?
Bizarre...
Pourquoi Dieu condamne-t-il Caïn à trois fois rien ?
Car être errant et vagabond pour un peuple de culture nomade ce n’est vraiment pas méchant. De plus, Caïn bénéficie d’un véritable sauf-conduit, un signe pour empêcher qu’on le tue !
On se serait attendu à de l’exemplarité genre loi du talion, histoire de marquer le coup et d’ôter l’envie à l’humanité de recommencer. Or, pas du tout. Dieu était-il dans une impossibilité juridique de juger ?
Une énigme passionnante
Les réponses à ces questions sont dans le texte biblique mais personne n’a su les voir. Jacques Laffitte, l’auteur de Caïn, l’énigme du premier criminel, chez Arbre aux Signes Editions, résout toutes les énigmes de ce drame à plusieurs dimensions. Et en plus on y apprend quelque chose sur… nous-mêmes ! En effet le drame de Caïn n’est pas une aventure pitoyable sur les brutes des débuts de l’humanité.
Au contraire, le drame Caïn - Abel nous présente le moment-clé de la bifurcation agriculteur sédentaire – éleveur nomade. Avec même la naissance d'une troisième modalité d’existence : le mode urbain ! Dans cet épisode se conjoignent plusieurs niveaux d’histoire et de culture antiques : sumérienne, gréco-romaine, et sémitique. Avec un quatrième niveau offert en prime, le plan psychologique : en effet la tragédie Caïn illustre un moment charnière de l’évolution de l’homme sur le plan individuel, un renoncement par lequel chacun doit passer au moment de l'enfance, une étape psychologique.
Les germes de la violence
Et sur le plan des sociétés il dévoile l’engrenage de la violence sociale au moment où elle naît, ici en quelque sorte débitée à l’unité avec Caïn. Il nous permet d’en comprendre les composantes, qui nouées par la dimension groupale produiront un effet d’autant plus meurtrier qu’il sera effectué avec bonne conscience ; sa force sera multipliée par l'idéologie de masse, pensée religieuse ou politique, avec l’aval des dieux commis à bénir les canons, ou cristallisée par un leader charismatique, "petit père des peuples", empereur, etc.
Les ressorts du fanatisme
Caïn illustre le difficile renoncement à un de nos fantasmes les plus chers : « se croire dieu ». Ce qui, dans l’épisode précédent (Arbre de la Connaissance), constituait la promesse du serpent « et vous serez comme des dieux » se révèle vrai. L’erreur est d’y croire en oubliant le « comme » du serpent. « Caïn » montre ce que cela donne quand on y croit, c’est pour cela que cet épisode suit celui de « La Chute ».
C'est dans la volonté d’accréditer un fantasme que se nouent les liens du fanatisme quel qu’en soit l’objet. Caïn apparaît comme sa figure emblématique, au moment où il naît, à l’unité en quelque sorte. L’auteur biblique a noué ce drame sur le premier geste rituel, ce n'est pas un hasard. Le tout placé en début de Bible. Pourquoi ? Pour constituer une sorte d’ « avertissement au lecteur » en quête de foi ou de sagesse. Etonnant, non ?
Et revigorant ! Car on ne s'attendait pas à trouver dans la Bible une mise en garde contre... la Religion ! Et pourtant elle y est, mise en scène et structurée par ces deux grands épisodes "Caïn" et "L'Arbre de la Connaissance". Ils sont analysés en détail dans :
Caïn, l’énigme du premier criminel, de Jacques Laffitte est disponible en version papier ou PDF
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